Le roseau, c’est 100 % bio
Le vent a soulevé les bâches… Ici, on se bat avec le mistral ! » C’est au lieu-dit Valaure, tout à côté de la voie verte de Vauvert qu’André Calba est au travail. Comme avant lui, son grand-père, son père, ses frères, cet ancien de La Verrerie voue une passion inconditionnelle au roseau. « Tout le monde se moque de moi, parce que je n’avance pas beaucoup », plaisante-t-il.
Ramassage du roseau en hiver, stockage sur ses terres, nettoyage, mise en paquets et travail à l’atelier pour réaliser des “paillassons” ou du chaume pour les toitures… André Calba veut tout faire dans la qualité. Ça se sait puisqu’il a reçu récemment la visite d’une équipe de l’émission “Des racines et des ailes”. Outre son activité professionnelle proprement dite, André Calba est intarissable sur l’évolution de ce métier.
« Je crois que j’ai tout connu. J’ai coupé au motoculteur, au tracteur à roues cages et au chenillard, une machine conçue sur le modèle des anciennes dameuses pour les pistes de ski ! » Il ne s’est pas non plus séparé de son sagnadou, une faucille spécifique pour le roseau, fabriquée à l’époque par un artisan local. « Ici, tout est lié, la pêche, la chasse, la sagne. Si quelqu’un tire la couverture à lui, ça perturbe le milieu et les roselières en pâtissent, parce que la roselière c’est une culture. On entretient le marais. »
Au-delà de la présence des ragondins, des tiraillements sur la gestion de l’eau ou de la baisse constante d’activité depuis les années 1980, André Calba reste confiant et convaincu du potentiel de la ressource : « Il n’y a rien de plus fantastique que le roseau. C’est 100 % bio, ça protège du vent, de la pluie, du froid, du chaud. C’est un isolant naturel. On n’a pas encore trouvé tout ce qu’on peut faire avec ! » Dans son atelier d’Aimargues, lui fait des paillassons surtout destinés aujourd’hui à couvrir des pergolas ou à abriter du regard des voisins.
André Calba, qui vient transmettre sa passion au salon Vert d’eau puis à la feria de Pentecôte, rêve aussi de créer un écomusée qui aurait toute sa place en Petite Camargue.